Analyse d'un nouvel univers financier : la Finance carbone.Un nouvel univers financier, celui de la Finance carbone, a été créé depuis 2005 qui a vu l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et les débuts de l’ETS (Emission Trading System) en Europe. Dans cet univers, les pouvoirs publics jouent un rôle primordial puisqu’ils fixent les plafonds d’émission et sont donc maîtres de l’offre de quotas. L’avenir de la finance carbone après 2012 reste toutefois encore incertain ; en effet, aucun consensus sur la réalité même du changement climatique ne se dégage. La présentation du fonctionnement des marchés financiers du carbone, la description des instruments financiers, des plateformes d’échange, mais aussi les mécanismes des stratégies des différents acteur, ne peuvent qu’éclairer tous les professionnels et tous ceux qui entendent pénétrer les arcanes d’un monde beaucoup moins ésotérique qu’il peut parfois y paraître.Une présentation du fonctionnement des marchés financiers du carbonne et la description des outils qui régissent ce système économique par deux experts du domaine.EXTRAITLa finance carbone ne peut exister que s’il existe un cadre juridique bien établi car la valeur des actifs carbone ne dépend que de l’existence d’une réglementation. En effet, les entités achètent des quotas d’émissions pour remplir un objectif fixé par une autorité publique. Le cadre mondial qui fixe les objectifs d’émission est le Protocole de Kyoto. L’Union européenne a choisi de mettre en œuvre de manière ambitieuse le Protocole de Kyoto en fixant des objectifs directement aux entreprises européennes.Ainsi, les règles générales encadrant la finance carbone sont issues du Protocole de Kyoto. Cet accord international fixe notamment les engagements de réduction des émissions de GES pour les États industrialisés dits de l’annexe 1. De plus, le Protocole de Kyoto prévoit trois mécanismes de flexibilité qui font son originalité. Ceux-ci permettent une mutualisation de l’effort de réduction des émissions de GES au niveau mondial.D’abord, un des mécanismes de flexibilité permet l’échange de quotas d’émissions entre pays : ainsi, un pays plus efficace dans la limitation de ses émissions peut revendre ses permis d’émission excédentaires à un autre pays qui ne parvient pas à tenir ses objectifs.Ensuite, deux autres mécanismes de flexibilité permettent de disposer de crédits de carbone, équivalent à des quotas d’émission, quand sont réalisés des projets de réduction d’émissions de GES dans d’autres pays. En particulier, le mécanisme de développement propre (MDP) prévoit la possibilité d’investir dans des projets de réduction d’émissions de GES dans des pays en développement, impliquant ainsi les pays non industrialisés dans le processus de réduction d’émission mondiale.À PROPOS DE L'AUTEURLaurence Pico, co-auteur de La finance carbone, est Docteur en géographie de l’environnement global de l’Université Paris-Sorbonne (Paris IV) et diplômée de l’Ecole Nationale d’Assurances. Laurent Daniel, co-auteur de La finance carbone, est diplômé de l’Ecole Polytechnique et du MBA d’HEC, économiste au sein d’une grande institution publique et a travaillé en tant qu’économiste-stratégiste dans une banque d’investissement.